J’ai découvert le roman d'Isabelle AUPY au printemps 2020 en période de confinement.. Pendant cette « drôle » de période, j'ai pris le temps de lire ! Des voisins m'ont prêté ce roman, après l'avoir désinfecté. Si on m'avait dit qu'un jour je désinfecterais un livre... J'ai donc ainsi découvert "L'homme qui n'aimait plus les chats" nimbé d'effluves de gel hydro alcoolique.
J’ai tout de suite été séduite par le style, la pertinence du propos, son humour et la poésie qui s’en dégage. Le parallèle avec ce que nous vivions pendant cette période m’a sauté aux yeux, les chats me faisant penser à cette catégorie de plaisir qu’on nous avait imposée comme « non-essentielle ».
L'envie de dire cette histoire au théâtre pour les adolescents notamment, m'est apparue pour le coup comme essentielle.
Directrice artistique et comédienne de la compagnie "Une Hirondelle Cie".
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Ce texte est éblouissant de part la simplicité apparente de son histoire, son propos et sa langue.
Pourquoi vouloir le porter à la scène ?
Pour la faire découvrir, la transmettre, la partager et espérer toucher notamment les adolescents.
Eux qui demain auront des choix à faire dans les urnes.
La théâtralité du roman nous semble évidente. L'île est une scène et réciproquement, le phare éclaire la nuit comme les projecteurs donnent à voir, les personnages sont hautement dessinés, l'ambiance sonore de l'île est théâtrale tout comme les matières évoquées dans le roman (caoutchouc, rouge à lèvres, cuir, dentelles, houblon...)
Seule en scène, Sophie sera la commère de l'île, la raconteuse, la porteuse de fable mais aussi le point d'équilibre de cette communauté vacillante.
Dans un va-et-vient entre fiction et mise en abime, tantôt elle-même et tantôt personnages, Sophie jouera du théâtre pour dire et faire résonner dans notre actualité cette île aux chiens, qu'on ne doit plus appeler chats !
On est tenté par un théâtre "simple" pour ne pas dire "pauvre" ou le corps et la voix, aidés de quelques accessoires, serviront l'histoire.
Le spectacle sera agrémenté de chansons et de musiques, déjà présentes dans le roman.
Les quelques éléments de scénographie imaginés (sentinelle de théâtre et quelques chaises) seraient tour à tour phare, escalier, bureau administratif, tablée de restaurant... comme si Sophie les trouvait sur scène, en jouant.
Pour mieux souligner l'urgence de raconter, l'urgence de dire que cette fable n'est peut-être pas si dystopique que cela.
Laurent Madiot
Adaptation et mise en scène